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4e |
La progression du cours en quatrième prévoit la rédaction d'un texte pour informer. Pour réaliser cette épreuve, vous disposerez d'une source d'informations. La tâche consistera à rendre accessible les informations demandées à votre lecteur (il sera identifié dans les consignes.)
Plusieurs difficultés seront à surmonter :
Procédure
Plus la représentation que vous vous faites de ce dont vous allez traiter est riche, plus la production d'un texte organisé et cohérent sera aisée. Une part importante de votre temps doit donc être consacrée à nourrir, clarifier, préciser les connaissances.
En principe, en quatrième le professeur fournit les éléments d'informations. Ce n'est pas nécessairement le cas dans d'autres cours où vous devrez rechercher vous-même les données.
Imaginez, par exemple, que l'on vous demande de soutenir une opinion sur la place accordée au crime par les media. Votre représentation prélinguistique du sujet est, sauf exception, limitée à quelques généralités du genre : la radio et la T.V. transforment les criminels en vedettes d'actualité; le crime "à la une" détourne l'attention de problèmes plus constants et plus graves; les criminels (les preneurs d'otages en particulier) sont susceptibles d'inclure les media dans leur stratégie; le public, le jeune public notamment, s'accoutume ainsi à la violence, etc. Toutes ces idées sont certes pertinentes, elles peuvent toutes constituer le "noyau" d'un paragraphe ou d'un paquet d'informations plus important encore. Mais toutes demandent à être développées, appuyées par des exemples, des preuves, des anecdotes, des statistiques, bref : par ce que l'on nomme communément des faits. Or ces "faits", avec toutes les précisions qu'ils impliquent (qui ? quoi ? où ? quand ? comment ? combien ?) font rarement partie du stock d'informations engrangées par notre cerveau. Si vous n'avez pas accès aux documents qui en font état, impossible de soutenir, toutes pertinentes qu'elles soient, vos idées générales: vous rendez un travail squelettique, peu convaincant à moins que vous ne tombiez dans les travers de la répétition ou de la digression pour pallier une carence de documents.
(J.-L. DUMORTIER)
Quel sujet principal et quels points secondaires font l'objet du texte à produire ? Quelques notes griffonnées sur une feuille de brouillon balisent le travail. Amorce d'un plan qui sera sans doute évolutif, ce préliminaire prend peu de temps et offre l'avantage considérable de soutenir l'inspiration.
Réfléchir soigneusement avant de commencer, en parler autour de soi quand c'est possible, permet d'éviter de répéter des idées reçues (clichés) ou de jongler avec des mots abstraits, des généralités en oubliant la réalité que ces mots devraient recouvrir.
Commencez par inventorier toutes les informations à transmettre. Il est désolant de s'apercevoir, le travail terminé, qu'un élément essentiel a été omis.
Ensuite, choisissez les thèmes que vous allez développer. Ils constitueront chacun le centre d'un paragraphe (critère 6.5)
Les étapes suivantes seront : composition du paragraphe d'attaque (annonce du thème et accroche du lecteur), composition du paragraphe de clôture (chute, boucle, élargissement), du chapeau (énoncé accrocheur et concis des thèmes), du titre.
La manière de concevoir et d'écrire un texte dépend de la personne qui va le lire.
Envisageons le pire :
Le lecteur ne connaît pas ce dont vous traitez: pensez à développer, expliquer, illustrer. Votre texte doit permettre à celui qui ne connaît pas les données de se les représenter. Il sera donc parfois nécessaire de reformuler de façon différente, de traduire des chiffres en mots etc.
Le lecteur n'a pas les idées claires : votre texte doit être clair, organisé visuellement et linguistiquement, "bien rangé", univoque.
Le lecteur ne vous croit pas : votre texte doit être crédible, fondé sur des sources fiables, des témoignages, des citations d'experts, avec un vocabulaire exact.
Le lecteur n'a pas envie de lire : votre texte doit être séduisant, style communicatif, mise en pages attrayante, longueur des phrases entre 10 et 15 mots.
Dans un texte informatif, l'énonciation est de préférence " historique ", distanciée. Cette manière d'écrire montre mieux que l'auteur ne cherche pas à exprimer ce qu'il pense, à imposer ses opinions mais à transmettre ce qu'il observe, des faits. Les informations, ainsi présentées, paraissent plus crédibles, plus "scientifiques".
énonciation historique (distanciée, masquée) : aucune marque du JE, du TU, l'espace et le temps sont situés dans l'absolu, la subjectivité personnelle de l'auteur est cachée, une distance est maintenue entre les partenaires de la communication. (écriture journalistique)
énonciation discursive (instanciée, marquée) : nombreuses marques du JE et du TU, l'espace et le temps sont situés par rapport au moment de parole, la subjectivité personnelle peut apparaître, une relation étroite est installée entre les partenaires de la communication. (écriture-témoignage)
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Choisissez un plan de développement
La cohérence est la qualité qui fait qu'un ensemble de phrases constitue un texte et non une liste. Elle dépend de l'application de quatre principes: répétition, progression, articulation, non-contradiction.
La redondance
assure l'efficacité de la communication. Plus une idée
est importante, plus souvent elle doit apparaître dans le cours
du texte (les reprises). Le lecteur, l'auditoire, est nécessairement
plus attentif à une information donnée à plusieurs
reprises. Pour compenser sa prévisible distraction, il faut s'assurer
que si le lecteur est passé à côté d'une
information, il la rencontre forcément à nouveau. Il faut
aussi prévoir qu'il n'ait pas parfaitement compris un énoncé
et donc le reformuler plusieurs fois. Plus le texte est long, mieux
il supporte la répétition, le texte oral davantage que
le texte écrit. Dans un article, l'essentiel apparaît dans
le titre, dans le chapeau, dans l'attaque, dans le corps et dans la
clôture (5 fois au moins !) La deuxième règle de cohérence
ne contredit pas la première. Un texte qui répéterait
invariablement la même phrase découragerait pas mal de
lecteurs. Il faut donc que le texte apporte sans cesse des éléments
nouveaux (progression). En principe, on part de ce que le lecteur connaît
déjà et on y ajoute une information nouvelle. Ensuite,
on peut s'appuyer sur ce qui vient d'être exprimé pour
apporter une information supplémentaire. Et ainsi de suite. Lorsque
l'on saute une étape, une "rupture de progression" risque alors
de désarçonner le lecteur. Il ne "suit plus". Il est donc
important de bien se représenter les connaissances du lecteur
à qui on s'adresse (Voir difficulté
n° 2) Pour assurer la variété de l'expression,
on recherche des substituts : pronoms, hyperonymes, synonymes , périphrases
ou on modifie la construction pour exprimer l'idée de façon
différente, plus précise de préférence.
Évidemment plus son savoir verbal est important, plus celui qui
écrit dispose d'outils pour varier son expression. En ce qui concerne le contenu, le deuxième
énoncé d'une information est, de préférence,
légèrement différent du premier (plus précis,
plus dramatique, autre situation spatio-temporelle
) Attention aux équivoques : Deux autres moyens permettent des répétitions
discrètes : la paraphrase et l'exemple. Dans la présentation des informations, utiliser
différents types de progression
thématique apporte aussi de la variété
: progression à thème linéaire, à thème
constant, à thème éclaté. Rappel : mise en pages, typographie, ponctuation,
mots-outils, construction détachée, formulation reliante,
liaison implicite sont autant d'outils organisateurs du texte.
Pierre a perdu son grand-père.
Il en est très affecté.
Pierre a perdu son grand-père. Il est décédé
à plus que quatre-vingts ans.
La paraphrase exprime en d'autres mots une information déjà
donnée,
l'exemple précise, illustre une information jugée
trop abstraite pour le destinataire.
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explicatif :
Les mots-outils ( aussi appelés
mots-liens, connecteurs, indicateurs, signaux) sont des mots ou des
groupes de mots qui relient des énoncés. Vous pouvez accéder
à une page
où ils sont groupés par catégories logiques.
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Le texte informatif standard peut se construire selon une organisation assez simple:
Le titre annonce le thème et apporte une information.
Le chapeau propose l'essentiel des informations sans en révéler les détails, il les met en valeur pour susciter la curiosité du lecteur.
L'attaque interpelle le lecteur, l'invite à lire (fonction d'accroche). Elle établit l'importance pour le lecteur des informations à découvrir dans le texte (fonction de valorisation). Elle annonce les étapes du développement (fonction de balisage). Mais on n'y fait pas allusion au texte qu'on écrit : " Une enquête pleine de révélations " mais pas " Lisez cet article étonnant. "
Le développement présente chaque information en détail dans un paragraphe homogène et progressif.
Un paragraphe homogène
est centré sur un seul thème.
Un paragraphe progressif apporte de nouvelles informations,
est centré sur un thème différent du précédent.
Voici la structure habituelle d'un paragraphe standard:
1. articulation avec l'énoncé précédent ;
2. énoncé court de l'information = thème + rhème ;
3. développement, exploitation de l'information, relations nouvelles, sens neuf
4. clôture du paragraphe, reprise enrichie du thème, relance éventuelle.
- Voir un exemple ?
La clôture, le dernier paragraphe reprend l'essentiel des informations développées plus haut, ce que le lecteur doit retenir. Signalée par un indicateur, elle ne contient pas de nouvelle information. Le procédé de la boucle (rappel du début) est très efficace.
Mettez votre texte en pages de façon à ajouter à l'organisation un certain confort de lecture.
Respectez les impératifs d'orthographe, cela augmente la lisibilité du texte.
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Je me représente mon lecteur. Qui est-il ? Quel intérêt pourra-t-il trouver dans la matière sur laquelle je vais lui apporter des informations?
J'isole quatre informations qui peuvent, à mon avis, susciter son intérêt.
Je développe ces informations en quatre paragraphes complets (annonce du thème, développement, reprise de l'essentiel). Je travaille sur quatre feuilles de brouillon différentes, partagées en trois zones : énoncé court, développement, clôture.
Je décide de l'ordre dans lequel ces paragraphes apparaîtront.
Je les relie entre eux (organisation par série, articulations logiques).
Je rédige l'entrée de mon texte, l'attaque pour qu'elle accroche l'attention, retienne le lecteur et annonce l'essentiel (sur une autre feuille de brouillon).
Je rédige un paragraphe de clôture qui reprend l'essentiel mais n'ajoute aucune information nouvelle et fait "boucle" avec l'attaque (sur une sixième feuille de brouillon).
J'insère une citation.
J'indique l'origine des données sur lesquelles mon texte se fonde.
Je compose le titrage : titre, chapeau, intertitres éventuels.
Je relis mon texte :
Pour apporter de la variété, j'installe des
substituts lexicaux; j'évite ainsi l'effet "Pierre
et Nadine"
et je varie les constructions de phrases, les types de progression
thématique pour éviter l'effet
de liste.
Je vérifie si je suis resté neutre, si l'énonciation est distanciée.
Je contrôle la longueur des phrases (pas plus de 15 mots de préférence).
Je fais concorder les temps verbaux.
Je vérifie l'orthographe lexicale.
Je contrôle les accords grammaticaux.
Je recopie et je mets en pages.
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1. Le texte produit un sens neuf à partir d'informations brutes (= il ne raconte pas et ne répète pas simplement le référent). |
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2. Le texte reste centré sur le thème. Il présente le nombre demandé d'informations. Les informations ajoutées sont exactes, crédibles. |
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3. L'essentiel est répété sous plusieurs formulations différentes. |
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4. Le texte est écrit à la troisième personne (énonciation "historique"). Le texte distingue les faits et les opinions. Il comporte au moins une citation. Les citations sont attribuées et aisément identifiables. L'origine des données est intégrée. |
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5. Les indications permettent à un lecteur qui ne connaît pas le référent de se le représenter. Les données sont lues et exposées correctement. Le nouveau est ajouté au connu sans rupture. L'auteur ne fait pas allusion à son propre texte. |
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6. Le texte est structuré 6.1. Le titre est pertinent (c'est-à-dire en rapport avec l'ensemble du texte y compris l'éventuel paragraphe de commentaire) , accrocheur et présente un élément d'information. |
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7. La langue est correcte 7.1. L'orthographe lexicale est respectée. (4 erreurs / page) |
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8. La langue est séduisante 8.1. Les informations sont énoncées de façon précise et rédigées en phrases complètes dans un style communicatif. |
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Mise à jour : 21.01.2012