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Le contracté est un texte relativement bref reformulant un texte plus long.
Nombreuses sont les espèces de contractés : les chapeaux fréquents en presse écrite, certains titres ou intertitres, sommaires, tables de matières, etc.
En milieu scolaire, cependant, lorsque le professeur demande de contracter un texte, il propose le plus souvent de le faire sous forme de plan, de condensé ou de résumé.
Parfois le contracté s'insère dans un ensemble plus vaste, le commentaire, que nous évoquons par ailleurs.
Le plan est un schéma rédigé, communicable , lisible tel quel. On n'y trouve que les signes typographiques usuels. Les phrases courtes, sont alignées verticalement avec des retraits successifs pour manifester la structure.
Le condensé (en anglais : digest) est une version courte du texte de base obtenue par découpage et recollage de citations.
"Pour produire ce type de texte, on procède par effacement des répétitions, digressions, points secondaires même à l'intérieur des phrases et par sélection des explications les plus probantes. Le texte ainsi produit ne doit pas porter les traces des coupes effectuées, il doit pouvoir se lire sans heurt, en gardant la continuité logique du texte original."
Le résumé exprime de façon condensée, les idées et leurs relations. Ni plan, ni schéma, il doit être rédigé dans un texte organisé et cohérent et pouvoir être lu sans rupture, immédiatement compréhensible par le destinataire. Texte-substitut, s'il oblige à recourir à la source parce qu'il n'est pas assez explicite, il perd tout intérêt. Même si l'élève sait que le professeur connaît le texte, il doit néanmoins adapter son contracté à un destinataire fictif censé l'ignorer.
La caractéristique première du résumé est sa forme brève. Sans détails superflus, il se doit de reprendre les informations importantes, les grands traits de l'action ou les différents stades du raisonnement permettant de passer d'une hypothèse à une conclusion. Autant le dire tout de suite, au risque d'une lapalissade, résumer un texte en le conservant intact est une mission impossible. Rien d'étonnant donc à ce qu'un même texte donne lieu à de nombreux résumés différents et néanmoins recevables.
Alors que le condensé se réduit à un simple collage d'éléments du texte, le résumé demande un important travail de reformulation. Le résumé suppose deux apprentissages : d'une part, la lecture correcte du texte à contracter; d'autre part, la production d'un texte contracté cohérent et organisé. Il s'agit par conséquent d'un exercice très exigeant.
Trois éléments essentiels apparaissent donc reliés au résumé:
(J. GIASSON, 1990)
Elimination-suppression |
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Substitution-généralisation |
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Macrosélection et invention |
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La difficulté majeure du résumé est l'impérieuse nécessité de restituer le plus fidèlement le contenu du texte. Or, lire c'est toujours ajouter et retrancher. Ajouter parce que le lecteur apporte toujours à ce qu'il lit une part de lui-même; retrancher parce que quelque chose toujours lui échappe.
Alors que l'analyse dégage les pensées ou les sentiments en soulignant leur importance relative, sans s'obliger à suivre le fil du développement, le résumé respecte l'ordre adopté par l'auteur.
Malgré les modifications qu'entraîne la réduction, malgré les subtilités du jeu des pronoms ou des déictiques*, le résumé ne peut jamais déformer la pensée de l'auteur (contresens). Il ne contient pas d'objections, de critiques, de marques d'approbation ou d'admiration. Si une discussion est demandée, elle se place après le résumé, de façon distincte. Pas question, non plus, d'introduire une image ou un exemple absents du texte original. Il est déconseillé dans un résumé de reproduire textuellement une phrase ou un membre de phrase d'autrui sans le mettre entre guillemets, mais cela ne signifie absolument pas qu'il faille s'évertuer pour autant à n'employer aucun mot, ni aucune expression du texte original.
Puisque le résumé doit pouvoir être lu sans aucune difficulté; les abréviations, les notations schématiques, les parenthèses, les etc. et les points de suspension sont indésirables. Un résumé met en valeur l'essentiel, il n'est pas une réduction mécanique. Chaque partie du résumé ne doit pas nécessairement être proportionnelle pour le nombre de mots à la partie correspondante du texte original. Cela reviendrait à mettre sur un même plan l'essentiel et l'accessoire, à ne donner en place d'un résumé qu'une juxtaposition de petits paragraphes dérisoires.
Distinguer l'essentiel de l'accessoire demande de distinguer le type de texte. Pour résumer un texte argumentatif, il est essentiel de dégager la thèse principale, les thèses secondaires, arguments et contre-arguments éventuels. Quand il s'agit d'un récit, le recours aux schémas narratifs permet de reconnaître les éléments essentiels, ceux dont la disparition modifierait le déroulement de l'intrigue. Dans un texte informatif, c'est la progression thématique qui sert de fil conducteur et permet de reconnaître les digressions*. Quel que soit le texte à résumer, les paraphrases* peuvent être considérées comme accessoires.
Le résumé se situe au même niveau d'énonciation que le texte original. Inutile, par conséquent, de répéter : "L'auteur expose que...". Le résumé se substitue au texte, on écrit "je" si l'auteur dit "je" ; dans le même ordre d'idées, on évite le discours indirect, sauf, bien sûr, si l'auteur rapporte des énoncés d'autrui. Mais, en tête de la copie figure l'indication : "résumé d'un texte de..." ainsi que le titre et, quand c'est possible, la référence exacte et complète.
Le résumé est parfois très court (reformulation d'un énoncé oral lors d'un débat, par exemple,) mais le plus souvent on résume au quart ou au cinquième; parfois cela se calcule en mots selon certaines règles. Le nombre indiqué ne peut pas dans ce cas être dépassé de plus de 10 %. C'est le format qui détermine l'importance de l'élagage à réaliser, les exemples ou les paraphrases à maintenir. Si le format n'est pas imposé, cette décision revient à l'élève.