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Pages consacrées aux exposés à réaliser en classe
L'exposé ou causerie, à distinguer du discours et de la conférence, est sans doute l'exercice le plus fréquemment proposé aux étudiants, qu'il s'agisse de présenter un rapport, de commenter un film ou d'introduire à une réflexion. Ce terme désigne une intervention orale adressée à un auditoire composé au maximum d'une vingtaine de personnes dont on peut, d'une certaine façon, faire la connaissance en cours d'exposé.
Le terme discours désigne un type de communication qui s'adresse à un auditoire considéré comme un bloc anonyme, comme une foule; celui de conférence désigne un auditoire davantage considéré par son aspect fonctionnel et utilitaire. Il s'agit d'une réunion de personnes réalisée en vue de diffuser des informations dans un domaine relativement précis. (J.-P. LAURENT).
Dans le cadre scolaire, l'exposé est une communication orale au cours de laquelle une personne experte s’adresse d’une manière clairement structurée à un auditoire qui en sait moins qu’elle pour lui transmettre des informations, lui décrire ou lui expliquer quelque chose. |
Trois qualités sont attendues de l'exposant :
- compétence : l'intervention se passe mieux lorsque l'exposant est perçu comme expert, "plus fort" que l'auditoire. Il ne s'agit d'ailleurs pas tant de l'être que de le faire admettre.
- impartialité: l'auditoire adopte rapidement une attitude de rejet dès le moment où, à tort ou à raison, il a l'impression que celui qui veut le convaincre est partial. Par contre l'implication personnelle est généralement appréciée.
- proximité : quelqu'un de trop lointain, de trop différent n'influence pas.
Anticiper les conditions de l'exposé facilitera l'ajustement. Différents paramètres interviendront:
Puisque, le plus souvent, l'étudiant dispose de notes (comme le professeur ou le conférencier), qu'elles soient succinctes ou qu'elles reprennent l'intégralité de l'exposé, il est utile de les rédiger sans ménager le papier et de disposer le texte de façon très aérée (double ou triple interligne) en y soulignant éventuellement les parties importantes, la structure, dans différentes couleurs. Le but est de vous permettre de trouver très vite le mot ou la phrase que vous risquez d'oublier.
Les notes ainsi préparées, l'exposant ne doit pas les lire en permanence, ce qui serait bien ennuyeux. Il vaut mieux, en effet, interrompre un exposé vivant, le temps de reprendre le fil, que dérouler un discours continu sans regarder son auditoire.
C'est en fonction de la communication directe qu'il doit être élaboré. Le texte destiné à être dit ne se présente pas de la même façon qu'un texte destiné à être lu. Le texte écrit est parcouru par le lecteur à son propre rythme : il peut s'arrêter, reprendre, relire A l'oral, il n'en est pas question. Celui qui écoute décroche quand il ne comprend pas immédiatement. Et s'il décroche, l'objectif de l'exposé est manqué ".
Entre l'oral et l'écrit il n'existe aucune frontière nette. Tout au plus peut-on opposer l'écrit plus linéaire à la structure dynamique de l'oral (Valibel).
Voici néanmoins quelques principes de transposition utiles pour les exercices oraux pratiqués à l'école:
ÉCRIT ORAL Phrases complexes Phrases simples, courtes Mots-outils, connecteurs Phrases juxtaposées Tous les temps de la conjugaison Pas de passé simple Nominalisations Verbes plus fréquents Formes actives, passives, négatives Formes actives, affirmatives Mots précis, substituts Redondances : répétitions, reprises, paraphrases
A l'oral, ce sont les pauses qui délimitent les unités d'informations. Elles sont indispensables. Il vaut mieux laisser des pauses pour permettre à chaque auditeur de recevoir les informations. Ces pauses pleines ne sont pas à confondre avec des trous de mémoire ou des marques d'hésitation. A l'oral, ce sont les silences qui font la ponctuation du discours.
Pour la clarté et la précision de votre message, vous devez parfois employer des mots peu usuels ; dans ce cas, définissez ces mots, commentez-les; mieux encore: illustrez-les par des exemples.
Plus le niveau culturel du destinataire est faible, plus vous devez répéter soit directement (répétition de mot), soit indirectement (périphrase, métaphore...) les notions principales de votre message.
Soyez plus redondant en expression orale qu'en expression écrite; n'ayez jamais honte -en lisant la transcription de vos paroles, de vos répétitions et même de certaines incorrections. Les lois des langages efficaces oraux et écrits sont différentes; on ne peut juger l'un sur les critères de l'autre.
Richaudeau F. cité par Laurent J.-P.
Les sièges et les tables doivent être disposés à l'avance et les outils doivent être en parfait état (piles, écran, câbles...).Repérez les passages à lire ou à montrer, et marquez-les par des signets. Rien de plus pénible qu'un exposant qui cherche la page de l'extrait qu'il veut citer, ou qui découvre que sa cassette vidéo est mal positionnée. Évitez de gaspiller du temps précieux en manipulations qui relâchent l'attention.
Il est plus agréable d'écouter un exposé bien charpenté. Plus il sera didactique, plus il conviendra d'ailleurs d'en souligner à plusieurs reprises la structure afin d'aider les interlocuteurs à suivre plus aisément. Ce plan devra être parfaitement mémorisé même si vous pouvez disposer d'un aide-mémoire.
Installer la relation
Un contrat de communication est établi dès l'ouverture: l'exposant annonce à quel titre il s'exprime, de quoi il va traiter et comment. Il fait savoir aussi à son auditoire la manière dont il le considère.
Engager le sujet
Après une accroche destinée à capter l'attention, l'exposant annonce le sujet à traiter. Sans dévoiler l'essentiel, il balise l'exposé, il en annonce la structure générale. Il montre quel en sera, pour l'auditoire, l'intérêt .
progresser
Selon les signes d'attention que l'exposant reçoit, il apporte du contenu nouveau ou développe son propos.
dire la structure
Il est plus agréable pour l'auditeur de suivre un exposé dont les parties sont "bien rangées", où on traite un seul thème à la fois et où on annonce quand on change de "tiroir".
Structurer un écrit c'est construire des paragraphes homogènes et progressifs. A l'oral, les "paquets d'information" sont reconnaissables par des formules : annonce du plan, indications qui soulignent le passage d'un sous-thème à un autre
C'est évaluer, comme émetteur et comme récepteur, le fonctionnement de la communication en cours, c'est-à-dire repérer les endroits de dysfonctionnement .C'est prendre la décision de certains ajustements portant sur : l'espace et le temps, le corps, la voix, les propos (informations et construction, expression linguistique, rhétorique); la relation, les supports.
reprendre l'essentiel
En quelques mots l'exposant rassemble ce qui lui paraît important à retenir. Il est agréable pour l'auditoire que l'exposé se termine sur une note soignée : humour, réflexion, belle phrase... Voici quelques suggestions.
interrompre la relation
Lorsque l'exposé se termine, l'exposant exprime que la relation n'est pas finie (même si elle l'est effectivement !) Quelques formules : je vous remercie, voilà, avant de nous quitter, un dernier mot, à une autre occasion...
a/ le corps
- le regard : direction; fixité / mobilité
- les gestes: souligner le propos; interpeller l'auditoire; gestes autocentrés (parfois appelés gestes parasites).
"La mimo-gestualité a pour l'émetteur une fonction de facilitation cognitive, c'est-à-dire qu'elle l'aide à effectuer les opérations d'encodage, comme en témoigne le fait que l'on gesticule même en téléphonant, ou que lorsque l'on récite un texte appris par coeur, l'activité gestuelle est généralement beaucoup plus pauvre que lorsque l'on produit un travail locutoire créatif. "
C. Kerbrat-Orecchioni
- la posture : debout / assis; équilibre / tension / balancement; ouverture / fermeture
b/ la voix
- le volume: faible / fort
- le débit: lent / moyen / rapide
- les pauses: rares / nombreuses; pleines / vides; structurantes / perturbantes / parasites (pour le locuteur et/ou pour l'auditoire !)
- l'accent d'insistance plus ou moins contrasté.
- l'intonation monotone / répétitive / variée.
c/ le propos
- informations
- fiabilité : compétence, mention des sources
- pertinence: adéquation au thème
- structure: logique, chronologique, narrative, descriptive...
- cohérence: annonces et reprises
- expression linguistique
- lexique: abstrait/ concret; spécialisé / polyvalent; figuré / non figuré
- syntaxe P. simples / P; complexes;
- parataxe / subordination / coordination
- énonciation: marquée / masquée; modalisée / affirmée
- rhétorique :
d/ la relation
- respect de la face
- = la bonne image de soi que chacun veut donner aux autres dans les relations en public (sauver la face, ne pas perdre la face...).
- non agression de la personne ( ses idées) de l'autre
- non ingérence dans le territoire de l'autre
Employés à bon escient, les moyens audiovisuels accroissent considérablement l'efficacité d'une communication orale. Du plus simple au plus sophistiqué, vous pouvez vous servir d'une large panoplie d'auxiliaires : texte écrit distribué, documentation illustrée, tableau traditionnel ou à rouleaux de papier, diapositives ou séquences vidéo, son enregistré, rétroprojecteur.Le plus en usage actuellement est le diaporama qui nécessite toutefois un projecteur multimédia présents dans tous les établissements scolaires. Une page de Fralica propose une marche à suivre (Construire un diaporama).
Rappelez-vous quelques règles importantes sous peine d'annihiler les efforts de préparation que vous aurez fournis :
- La collaboration d'un assistant, à qui seront confiées les manoeuvres techniques, vous permettra de mobiliser toute votre énergie pour conserver l'attention de l'auditoire.
- La durée des séquences audiovisuelles doit être soigneusement équilibrée par rapport à celle de l'exposé en direct et adaptée à la faculté d'attention de l'auditoire. Il vaut mieux, parfois, grouper deux séquences courtes que d'interrompre à deux reprises votre exposé.
- Une répétition vous aidera à préparer une stratégie de reprise en main de l'attention après chaque séquence.
L'orthophonie mérite autant d'attention que l'orthographe. Pour connaître la façon dont il faut prononcer correctement tel ou tel mot, référez-vous au dictionnaire qui présente entre crochets les sons transcrits en orthographe phonétique selon un code international (API : Alphabet Phonétique International) . Une diction non modulée est monotone; à l'inverse, une modulation excessive est facilement pédante et ridicule. Testez donc votre voix au magnétophone.
Lorsqu'un locuteur se met à parler, il n'y a pas que sa parole qui signifie. Tout ce qu'il est, tout ce qu'il fait va produire des effets de communication.
D'après des notes de Média Animation - Médialogue, 1994.